NORMANDIE Sénalia au chômage technique
Face à une activité très restreinte, le logisticien céréalier et agro-industriel du port de Rouen, Sénalia, met en place du travail à temps partiel.
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Depuis début novembre, la moitié des effectifs de Sénalia est au chômage technique, ou plutôt en « activité partielle », selon la nouvelle appellation. C'est la première fois de son histoire que le groupe qui exploite les terminaux portuaires du port de Rouen prend ce type de mesures. Pendant six mois, 70 salariés ne travailleront que deux jours par semaine. « On essaye de préserver le moral des troupes. Payer des transports et venir travailler pour rien, c'est déprimant. Le silo continue de fonctionner, mais en sous-activité », souligne Gille Kindelberger, le directeur général de Sénalia. Des mesures compensatoires ont été mises en place pour limiter la perte globale de salaire à 6 %.
C'est la douloureuse conséquence d'une moisson 2016 catastrophique. Après une année 2015 record avec plus de 5,2 Mt de céréales exportées, du jamais vu, c'est la douche froide. Depuis juillet, l'union de coopératives a exporté 580 000 t de céréales contre 1,5 Mt à la même époque l'an dernier. Le tiers de l'activité ! « Nous avons bien travaillé en juillet et en août car nous avions des stocks. Mais en octobre, nous n'avons chargé que 36 000 t ! Toute la filière logistique est lourdement impactée », détaille Gilles Kindelberger. La qualité médiocre joue également sur les exportations. Les PS très faibles obligent les OS à trier plus la marchandise. Le blé français n'est pas compétitif face à celui de la mer Noire. Seule bonne nouvelle pour Sénalia, l'activité agro-industrielle (avec Saipol, Tereos...) fonctionne bien. Une diversification qui est la bienvenue.
Aude Richard
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